Coup de coeur pour ce nouveau bar à vin-néobistrot stylé ouvert par l’équipe de la Fromagerie De BLEU! le 2 octobre 2024, quasi en face de la boutique fromagère à la place d’un ancien kebab bien connu des Carougeois et à deux pas de Mr & Mrs Renou. Le sympathique chef Mariano Piñero Lopez, originaire de Galice, propose tapas et assiettes à partager goûtues et multi-texturées comme on adore. Avec le Bleu Nuit, ce doit être notre bistronomique genevois préféré à ce jour et après 2 semaines d’ouverture, cela semble déjà être the place to be (réservation chaudement recommandée, surtout quand il n’y aura plus les nombreuses tables en terrasse). Et en bonus, le service adorable même quand c’est plein comme un oeuf.



Au menu, court et efficace? Des assiettes de charcut’ et fromages (16-23 CHF, avec les fromages du moment détaillés sur la page de droite), 8 plats salés intégrant du fromage mais pas toujours (14-29 CHF) et 2 desserts (10 CHF). Ici le menu d’octobre 2024, pour donner une idée (il a changé depuis).




Si on a bien retenu, le chef a notamment travaillé « dans des restos pas mal sympas de Barcelone » (dixit Mattia Baldissara, son sympathique collègue en charge de la salle dont on peut lire le portrait d’Edouard Amoiel ici) avant de débarquer récemment à Genève et passer par exemple par ALMA aux Eaux-Vives. Au vu des intitulés des plats à la carte, on sent qu’il y a du niveau et ses quenelles de mousse au chocolat à l’huile d’olive et fleur de sel nous ont fortement rappelé celles goûtées dans les années 2010 chez Tapas 24 à Barcelone, un des locaux les plus courus du chef-entrepreneur Carles Abellan, passé par El Bulli. Près de 15 ans plus tard, les desserts chocolat-huile d’olive nous paraissent vus et revus (blaséïtude, quand tu nous tiens…) mais à l’époque pour une première fois, cela nous avait marqué. Mais bref, on s’égare, donc revenons à Carouge.

Il y a quelques mois, on avait lu dans une news de juin 2024 d’Edouard Amoiel que « le mot Tablard provient des planches d’épicéa sur lesquelles sont posés les fromages dans les caves d’affinage »: et bien on peut en voir à travers la vitre au milieu de la salle, qui couvre une cave de gruyère AOP d’alpage située sous les pieds du bistrot. Très sympa.

Le reste de la salle est décoré d’iconographies rétro d’alcools et de cigarettes divers et variés, avec des tables hautes qui sont prises d’assaut dès l’heure de l’apéro par une clientèle plutôt jeune, du moins le soir de notre passage (entre 20 et 40 ans, avec un joyeux mélange de collégiens bourgeois en dernière année de matu, de banquiers sortant du bureau et de copines venues papoter au bar).


Sans réservation, on peut tenter sa chance en arrivant suffisamment tôt pour choper une table avant la foule (cela ouvre à 17h en semaine et 11h le samedi).

Pour un apéro mi-octobre 2024 en terrasse puis un dîner rapide en décembre, on y a partagé:
- le délicieux trio de malakoffs (sans base de pain) au coeur bien coulant, servis avec une bien bonne saladine. L’un d’entre eux aurait juste pu être plus chaud à coeur, s’il fallait pinailler.


- l’excellent poulpe crousti-frit-moelleux dans un grand pain brioché (27 CHF), pico de gallo à la mangue et sauce XO, délicieux même si pas toujours facile à manger si on essaie de le faire avec les mains.


- l’artichaut, fois gras, hollandaise au yuzu siphonnée et pignons de pain (26 CHF), pas mauvais mais globalement trop « mou » à notre goût malgré les pignons qui apportaient un peu de croquant.


- un trio d’excellentes croquettes de jambon ibérique (14 CHF), à la béchamel coulante qui rend l’estomac hautement heureux



- la courge butternut fondante, miso, chou kale frit et (très) onctueuse sauce au Brillat Savarin (19 CHF). Un joli plat végétarien bien riche et multi-texturé.


- le bien gourmand croque De BLEU! à la raclette truffée (19 CHF), parfaitement gratiné et servi d’une saladine aux graines de sarrasin grillées et chouette vinaigrette (à la base on n’avait clairement pas commandé cette assiette pour la salade, mais il faut dire qu’elle était vraiment bonne). Probablement le meilleur croque-monsieur mangé Genève depuis des lustres!


- le dessert « chocolat, torta croustillante, huile d’olive, fleur de sel » (10 CHF), composé d’un fin biscuit croquant anisé (on en aurait bien mangé une douzaine de plaques…) et d’une mousse aérée


Remarque importante: on aurait volontiers pris d’autres plats comme les coques pil-pil, la ensaladilla, le cordon bleu (dont la sauce a l’air dingue) ou encore la tarte au fromage basque en dessert mais la raison nous a rappelé que 3h avant de s’attabler ici, on sortait à peine de table chez L’Unico (l’autre ouverture toute fraiche à Carouge, à 250m), donc qu’il ne fallait pas abuser. Vivement la prochaine fois donc.
Et pour plus de lecture sur ce lieu, mentionnons une autre news de septembre 2024 d’Edouard Amoiel.
Est-ce qu’on y retournera? Carrément, pour goûter d’autres plats avec plus de temps.
Appréciation subjective: 18/20
Tablard
26, rue Saint-Joseph
1227 Carouge
Suisse
+41 22 301 17 67
www.tablard.ch
Instagram: @tablard.ch
Facebook: –
Dernier miam: samedi 14 décembre 2024 – 19h30 – env. 50 CHF par personne pour une petite faim/soif
Pas de commentaires