Véritable institution où l’on retrouve le Tout-Bâle (du fondateur de Crossair aux artistes et politiciens du coin), cette « Bodega de l’Autruche » est un restaurant à découvrir au moins une fois, plus pour l’ambiance et les oeuvres d’art tranquillement accrochées aux murs (notamment 2 Keith Haring) que pour sa cuisine italienne ou suisse (le cordon-bleu maison était cependant très beau). Serveurs francophones chaleureux et très sympas, qui ont cet art de participer joyeusement à l’atmosphère vivante du lieu sans en faire trop. Réservation recommandée car c’est apparemment tout le temps plein.
Pour les germanophones, mentionnons les articles du Handelzeitung et du Gault&Millau (2018) qui décrivent cette adresse au charme atypique qui a le luxe de ne pas avoir besoin de site Internet ou de compte sur Instagram pour faire le plein.
La salle du rez est (très) bruyante, avec des tables à partager recouvertes de nappes en papier sur lesquelles les serveurs feront votre addition. Il y a apparemment une salle plus calme à l’étage.
Le bâtiment date sauf erreur du XVIIIe siècle, mais la bodega est gérée depuis une quarantaine d’années par le même patron écossais qui est souvent en salle, papotant avec les habitués ou les touristes de passage. Ses employés lui ont offert un tableau les représentant, qui est accroché vers le bar, si jamais:
« Qui vous a recommandé notre adresse? » s’entend-on demander en arrivant.
« Personne ne vient ici par hasard, car de l’extérieur beaucoup de touristes pensent qu’il s’agit d’un club privé. », poursuit notre serveur. C’est vrai, si un collègue ne nous en avait pas parlé, pas sûr qu’on y aurait réservé une table…
En plus des 2 dessins de Keith Haring (qui est venu manger ici lors ses passages à ArtBasel), des oeuvres de Cocteau, Dubuffet, Niki de Saint Phalle ou encore Merret Oppenheimer habillent les murs, l’air de rien. Plus populaire (et plus abordable) que l’emblématique restaurant zürichois Kronenhalle et ses Picasso, Miró et Chagall, mais également intéressant à zieuter donc.
Au menu? Un doux mélange de plats traditionnels et italiens: des entrées et salades (13-27 CHF), des pâtes (24-35 CHF), des viandes (26-38 CHF, de type émincé de veau sauce citron et nüdeli, foie de veau, osso bucco, Black Angus, etc.), quelques plats de poissons et des desserts (12 CHF).
A la réflexion, on aurait dû prendre le cordon-bleu maison et ses frites allumettes (38 CHF) qui avait l’air sacrément bon chez nos voisins de table tessinois!
Un soir d’octobre 2023 donc, on y a partagé:
- une salade de fenouil avec écailles de parmesan (14 CHF)
- des calamars à la romaine (27 CHF), classiques
- les délicieux spaghetti alla Siciliana (25 CHF, alla norma en gros), avec une sauce de tomates fraiches, aubergines et ricotta, classiques et efficaces. C’est le plat qu’on a préféré de la soirée.
- les tagliatelle noires (très) généreuses en poulpe et calamaretti (28 CHF), avec une sauce tomate fraiche, pas mal (mis pas de cop de coeur pour la sauce un poil brute)
- les tagliatelle aux crevettes, ail et peperoncino (30 CHF), pas mal.
- une tranche de tiramisù maison (12 CHF), sans plus. L’autre dessert maison est la mousse au chocolat, si jamais.
- une tranche de Saint-Honoré de chez Beschle, dispensable (12 CHF). Comme pour le gâteau au chocolat, l’équipe de la Bodega le prend chez cette pâtisserie « parce qu’ils le font bien mieux que nous et que les gens ici adorent ». Mmh. Il s’agit en fait d’une part de tranche de tarte à la crème avec des choux non-recouverts de caramel sur le dessus, pas mauvaise mais rien à voir avec joli Saint-Honoré individuel multi-texturé.
Est-ce qu’on y retournera? Volontiers pour goûter au cordon-bleu (mais pourquoi donc on ne l’a pas pris…)
Appréciation subjective: 14/20 (19/20 pour l’ambiance animée et les oeuvres aux murs)
Bodega zum Strauss
16, Bärfusserplatz
4051 Bâle
Suisse
+41 61 261 22 71
Website: –
Instagram: –
Facebook: @Restaurant-Bodega-zum-Strauss
Miam: samedi 14 octobre 2023 – 21h – env. 65 CHF par personne
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