Institution pour ses fameux chocolats « Giscard » (notamment), ce tea-room au charme désuet semble être largement fréquenté par la bourgeoisie du coin, venue y trouver une offre de bonnes pâtisseries et encas salés classiques de taille plutôt menue et aux prix plutôt consistants.
C’est globalement bon et bien réalisé mais les tailles des pâtisseries individuelles (entre 4 et 7 CHF) peuvent faire penser à de grosses mignardises, ce qui donne une addition salée pour des créations convenues. Que ce niveau de prix perdure reste un petit mystère: on en déduit que la fidélité des habitués (de ce quartier huppé de Lausanne ou d’ailleurs) et le manque de concurrence toute proche doivent avoir un impact.
L’accueil est poli mais un peu rigide sur les bords (avec du « Madâme » par ci et par là), tandis que le service au tea-room était tout gentil et discret. Pas de musique de fond: on se laisse bercer par les feuilles des journaux qui se lisent, le ronron des frigos et les discussions des retraitées qui papotent. Moyenne d’âge estimée lors de notre passage: 60-70 ans (si on ne compte pas un couple de jeunes touristes hipsters qui détonnait).
La décoration est dans son jus: grand lustre doré, rideaux à fleurs, moquette verte assortie aux chaises (ou serait-ce le contraire?) et vitraux proprets.
Pour une petite faim en février 2020 puis une autre post-confinement, on y a goûté:
- un petit sandwich au salami (4 CHF), saupoudré de pavot. A la première bouchée (du bout), le pain semblait un peu sec et croustillant sur le dessus, avant de se révéler bien bon au centre du sandwich avec un équilibre salami/beurre plaisant.
- un feuilleté aux morilles (8 CHF), à la pâte feuilletée bien bonne et farce crémeuse mais un peu trop salée. Proposer de le passer un coup au four serait appréciable, car c’est toujours meilleur tiède (on n’a pas eu le courage de demander).
- un cappuccino (5 CHF), servi avec un excellent petit sablé aux noisettes
- un mini-Stéphanie (4 CHF pour la taille proche de celle d’un macaron), une des spécialités de la maison pour laquelle certains clients viendraient expressément. Et ce depuis 3 générations, ce qui voudrait dire que cette douceur a plus de 60 ans si on a bien suivi. Pourquoi le nom de Stéphanie? On n’a su nous le dire. Dommage… (le Dieu du storytelling a eu un pincement au coeur). Il s’agit d’un double sablé au chocolat rempli de ganache, avec un glaçage chocolat. En plus de la version mini, cela existe aussi en taille de « tourtelette » d’env. 12 cm de diamètre (si on se rappelle bien la vitrine de ce jour-là). Peut-être en existe-il des versions plus grandes. Ceux qui connaissent les Mac’Sablés de l’excellente pâtisserie Mr & Mrs Renou à Carouge (Genève) pourraient y voir une petite ressemblance.
Pour notre culture lausannoise et histoire de compléter l’expérience Wuthrich, on a également goûté les fameux « Giscard » (nommé à l’origine « Rigoletto »). Selon le blog de Dave, il s’agit d’un praliné composé d’une coque de chocolat garni d’une couche de caramel puis de ganache, refermé par une tuile aux amandes. Grand amateur de cette douceur, Valéry Giscard d’Estaing en recevait chaque année pour Noël, tant et si bien que le fondateur de Wuthrich les renomma en son honneur.
Il en existe 2 versions: chocolat noir et chocolat au lait (2.5 CHF la pièce). Ceux qui aiment le caramel seront ravis; c’est à nouveau bien fait.
Est-ce qu’on y retournera? Peut-être, si on repasse dans ce coin.
Appréciation subjective: 11/20 (14/20 sans considérer le niveau des prix et la relative petite taille des mets)
Chocolaterie Tea-Room Wuthrich
11, avenue Juste Olivier
1006 Lausanne
Suisse
+41 21 312 58 88
www.wuthrich.ch
Facebook: @ChocolaterieTeaRoomWuthrich
Dernière visite: samedi 6 juin 2020 – 15h – env. 21 CHF / 18 € pour une petite faim
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