Restaurant S.Zimmer (Adelboden)

Coup de coeur pour cette (très) belle surprise dotée de 14 points au Gault&Millau, un de nos plus beaux repas gastronomiques de 2024. Le chef Stefan Zimmermann propose un menu dégustation unique parmi lequel on peut choisir entre 3 et 7 plats, aux compositions créatives et excellentes sauces, et tandis que sa rayonnante épouse Tünde s’active en salle. Une adresse soignée mais pas guindée où l’on se sent et mange fort bien. Il aurait été étoilé qu’on n’aurait pas été surpris.

Discrètement situé en face de l’arrêt de bus postal « Adelboden Post », au centre du village et à deux pas de l’hôtel The Cambrian (celui avec une piscine à canonissime vue), ce restaurant comporte 16 couverts uniquement. Si la musique de fond était un peu plus cosy (s’agissait-il de pop d’une radio quelconque?) et le carrelage de brique plus épuré, l’ambiance pourrait juste être plus intimiste.

La déco est simple mais la vaisselle élégante, avec une grande bibliothèque au fond où se côtoient objets de décoration, vaisselle et livres de cuisine (Andreas Caminada, Mauro Colagreco, Tanja Grandits, NOMA & cie).

Cherchant un endroit où dîner ouvert un mardi soir (jour de fermeture de nombreux restaurants à Adelboden durant la saison d’été visiblement), on l’a trouvé un peu par hasard en scrutant la carte du Gault&Millau. Si on a bien lu cet article du guide (paru en français sur le site de Fooby), le chef originaire de l’Oberland Bernois est passé par diverses tables suisses de Suisse alémanique (Berne, Interlaken, Adelboden) avant de reprendre ce local au début des années 2020.

Au menu? Un menu dégustation comportant 5 entrées, un plat principal, un dessert et une assiette de fromage parmi lequel on peut choisir entre 3 et 7 plats (93-132 CHF). Et la bonne nouvelle (tellement rare), c’est que l’on n’est pas obligé de choisir une composition unique par table, ce qui permet aux convives de choisir des entrées différentes.

Un soir de juillet 2024 un peu à l’improviste (table réservée le matin pour le soir-même), on y a partagé:

un duo d’amuse-bouches délicats, à la tomate et au navet en plusieurs textures. A ce moment-là, on a pressenti que la suite allait être au top. Et l’estomac était tout jouasse.

du pain maison et beurre léger à l’ail, à la durée de vie assez courte

en second amuse-bouche, une spécialité hongroise, clin d’oeil aux origines de la patronne: lángos, une ex-cel-lent petit beignet de pomme de terre surmonté de crème acidulée à l’ail et de ciboulette, au top du crousti-frit

l’excellente « Brüggli Saibling » (truite d’élevage du canton de Schwytz, sauf erreur), servie avec des radis, noix de macadamia et babeurre. Cuisson parfaite, sauce addictive: notre entrée préférée de la soirée, clairement!

le non moins excellent tartare de boeuf agrémenté d’oignon frit, de jaune d’oeuf et de pecorino à la truffe ainsi que de brioche grillée aux grains de sucre scintillant comme des paillettes

la délicieuse lotte à la courgette, pomme et vin jaune, à nouveau une belle composition multi-texturée

la caille française aux brocolis sauvages, nectarines et truffe, tendre à souhait, avec une sauce dense un poil salée. Une composition osée avec la nectarine, on aime plus ou moins mais elle a le mérite d’être originale.

en plat principal, le veau parfaitement rosé, gnocchi légers, artichauts fondants, romarin et écume à l’oeuf

en dessert délicat, la trilogie autour de la framboise (fraiche, en sorbet et en mousse), avec un addictif crumble à la fève tonka

en mignardise, une mousse lactée au café enrobée dans une coque légère rappelant du tiramisù aérien, tip top (y compris pour les non-fans de café, c’est dire…)