Billets culinaires

La Micheline (Genève, 1*)

Coup de coeur depuis 2020: ouvert le 27 août 2020 et doté d’une étoile Michelin depuis fin 2022, ce restaurant gastronomique sur la place de la Gare des Eaux-Vives est aussi sympa que goûtu et créatif: la carte avec de belles idées et le service aussi joyeux que pro en font une adresse bien courue (réservation recommandée donc). C’est l’un de nos restaurants genevois préférés, et également un des meilleurs rapports qualité-bonheur-prix pour un étoilé dans cette ville.

Le lieu est sous la houlette du même chef que le très bon et stylé Gigi Cucina & Bar, son voisin de l’autre côté du bâtiment. Andrés Arocena est notamment passé par le 3* basque de Martín Berasategui (un des trois restaurants 3* Michelin de la région de San Sebastián aux côtés d’Arzak et Akelarre) ainsi qu’au Palace de Lausanne où il avait secondé l’actuel jeune retraité Edgard Bovier (merci à l’article du Temps sur Gigi pour ces détails). Plutôt pas mal du tout donc.

La Micheline renvoie au nom du train rouge qui allait des Eaux-Vives à Annemasse dès les années 30, et dont les pneus étaient fabriqués par Michelin: on la voit sur la grande photo du mur de la salle principale, ainsi qu’en plans décomposés au plafond.

Au menu? Le midi (y compris le samedi), on peut y choisir un menu entrée-plat-dessert à 65 CHF tandis que la carte propose un choix de 5 entrées (30-38 CHF), 5 plats (49-65 CHF), une sélection de fromages de De Bleu (18 CHF) et 4 desserts (21 CHF). Des menus dégustation 5/6 plats (135/155 CHF) sont également disponibles. Et la carte des cocktails donne enfin de tout goûter (un grand merci à la Comparse Mariuca pour la photo ci-dessous et moult autres en achives :-))

Avant notre dernier repas ici datant d’octobre 2025, nos premiers repas dataient respectivement de septembre 2020 puis août 2023. Cela avait été l’occasion de s’attabler sur leur terrasse verdurée qui s’était installée en 2022 sur l’esplanade bétonnée et offre de façon surprenante une zone de relative fraicheur même quand le mercure atteint les 37 °C.

Les soirs de fin de semaine, à ce qu’on avait entendu en 2020, la salle à l’étage ouvre également: elle peut être privatisée pour de grandes tablées et est moins visible de la rue. La déco est en ligne avec la salle du bas, avec en bonus une longue banquette qui longe tout le mur du fond.

Un midi d’octobre 2025 donc, à l’occasion d’un chouette repas en compagnie du Comparse du Guide Gastronomique.ch, on y a commandé le menu du jour n.140 ainsi qu’une entrée de la carte, histoire de rajouter une excellente touche de crousti-frit à notre repas. Et cela a donné:

  • en amuse-bouches toujours au top, l’olive sphérifiée et un dôme d’anchois (si nos souvenirs sont bons)

  • le pain maison, servi avec une huile d’olive espagnole et, selon les envies, quelques gouttes de vinaigre de Xérès

  • une jolie et délicate féra du Léman en rillette aux herbes et citron, posée sur un velouté glacé de rampon qui ressemblait à un petit jardin fleuri garni d’excellents mini-croûtons, de radis et de graines de moutarde

  • en entrée rajoutée de la carte (38 CHF), des quisquillas de Motril (des crevettes rouges andalouses) sur des croquettes de king crab à la citronnelle à la sauce nikkei et caviar Golden Imperial de la maison Casparian. Servie déjà partagée sur 2 assiettes, c’était une entrée comme on les adore: créative, multi-texturée, avec des touches de crousti-frit. Le bonheur tout en délicatesse et couleurs, en somme.

  • de la caille de chez Miéral (du nom d’un fameux producteur de volailles de Bresse) parfaitement rôtie et en escabèche, sur un « arroz meloso » (riz moelleux) intense en jus de cuisson et agrémenté d’une grosse morille des pins du sud de la France. Si on a bien retenu, sa particularité réside non seulement dans son goût mais surtout dans la difficulté et le temps nécessaire pour le nettoyer…une morille reloue donc mais excellente.

  • l’étonnamment légère et délicieuse tarte à la banane, glace banane caramel au beurre salé et mole poblano. Alors disons-le tout de suite, on est (habituellement) ni fan des desserts bananiers car ils sont souvent trop lourds et trop sucrés. Ni fan de caramel (!). Mauvais public donc pour ce dessert mais là, l’idée de prendre un dessert à la carte ne nous a pas effleuré l’esprit une seconde, car tout est toujours bon ici. Et cela a été le cas.

  • et pour accompagner le café, des financiers au choix à l’amande ou à la noisette, bien moelleux.

A noter que le jeune chef passe faire le tour des tables, y compris le midi, ce qui est toujours très sympa.

Pour plus de lecture ou d’écoute sur ce lieu, mentionnons les articles du Temps (2020), de la Tribune de Genève (2022), du blog de Gilles Pudlowski (2022) ou encore du Magazine Envols d’Air France, l’émission de Radio Lac (2022) ou le podcast Clap de Faim! d’Edouard Amoiel (2022).

Est-ce qu’on y retournera? Carrément, tous les mois si on pouvait.

Appréciation subjective: 18/20

2026: 1 étoile Michelin et 17/20 (4 toques) au GaultMillau


La Micheline
3, avenue de la Gare des Eaux-Vives
1207 Genève
Suisse
+41 22 840 03 38
www.lamicheline.ch
Instagram: @lamicheline_geneve
Facebook: @lamichelinebistronomie

Dernier miam: vendredi 10 octobre 2025 – 12h30 – menus à 65 CHF le midi et 135-155 CHF le soir


Archives de notre premier dîner du mardi 29 septembre 2020 (salle déjà pleine) puis du second en août 2023 en terrasse pour les souvenirs, au cours desquels on avait goûté:

  • (2023) de jolies amuse-bouches au goût de vacances en Espagne, du pan con tomate avec un anchois et une sphère à l’olive

  • (2023) un excellent trio de tendres calamars farcis et mijotés dans une sauce à l’encre avec une chip légère de riz croustillant (27 CHF), nappés d’une sauce onctueuse bien goûtue (un ballon de pain y est passé). A nouveau, cela nous a rappelé le goût des vacances en Espagne 🙂

  • (2023) le carpaccio de gamberoni, huile d’olive Picual texturisée, fraises mara des bois lacto-fermentées et basilic thaï (34 CHF), frais

  • (2023) la non moins excellente fleur d’artichaut croustillant, ravioli al plin aux artichauts barigoule et truffe d’été (48 CHF), un plat gourmand avec une cuisson crousti-fondante de l’artichaut juste parfaite, et des pâtes très maitrisées. Un beau plat végétarien.

  • (2023) le pavé de cabillaud confit, nage de moules de bouchot et fossile de quisquillas (49 CHF), une belle dentelle crousti-frite de mini-crevettes. Sauce au top et composition aussi colorée que plaisante en bouche.

  • (2023) les pierres lunaires au citron sur une poudre de sésame noir (18 CHF), le plus beau des 3 desserts pris ce soir-là (on était certes 2, mais la Comparse hésitant entre 2 options, on  a naturellement opté pour la tactique bien connue du « on va en prendre 3 à partager »). Les 2 « pierres » étaient composées d’une coque de cacao fourré à la mousse de citron, à déguster avec la glace et les autres composants de l’assiette.

  • (2023) le crémeux intense de chocolat noir à 64% (sorte de quenelle cachée sous la tuile, passablement riche), glace au miso de prune, tuile au charbon (18 CHF). La Comparse a beaucoup aimé.

  • (2023) fraises au naturel et yogourt grec en textures (au siphon), un duo très frais, peut-être un poil simple par rapport aux 2 précédents desserts (18 CHF)

  • (2023) et des chocolats maison au café

  • (2020) un petit gâteau basque de poissons de roche en amuse-bouche, garni d’une petite mayonnaise légèrement relevée au paprika fumé et agrémenté d’un plaisant feuilleté

  • (2020) un excellent oeuf fermier confit et croustillant, tagliatelle de seiche, condiment à l’encre (25 CHF). Enrobé de panko (une chapelure japonaise de pain sans croûte très légère), l’oeuf était parfait, et les fines tagliatelles juste sublimes de par leur tendreté. Décidément, l’oeuf frit semble être à la mode (on en trouve une version plus traditionnelle avec une crème au parmesan chez Monsieur Bouillon de Chevrier). La version de La Micheline nous a rappelé la carbonara en trompe-l’oeil de Jean-François Piège, également à base de calamar.

  • (2020) le poulpe rôti au chimichurri (en émulsion), edamame, jus de poisson de roche (28 CHF), pas mal mais un poil ferme. 

  • (2020) le pavé de lotte façon langouste, riz moelleux au citron, moules de bouchot & algues (42 CHF). Lorsque la serveuse nous l’a présenté, on a enfin compris l’étonnante appellation « façon langouste »: la lotte est cuite en croûte de paprika, puis agrémentée de « raisins de mer », une petite algue-grappe au goût iodé. Elle prend donc un air de langouste. L’association citron-moules du riz fonctionnait fort bien, avec un rendu crémeux et goûtu. 

  • (2020) les excellents ravioli aux bolets, parmesan, noisettes torréfiées, salade frisée (34 CHF). A base de pâte fraiche, ils étaient très réussis, parfaitement al dente avec une farce fondante.

  • (2020) le cake imbibé au fruit de la passion, framboise (ou était-ce de la mûre?), glace au yoghourt grec maison (17 CHF). Les petits éclats de framboise et fruit de la passion croustillants qui agrémentaient le tout étaient très sympas, le cake correct, un peu roboratif à notre goût. Le visuel de tous les desserts qu’on a vus passer aux tables voisines était élégant.

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