Ouvert de mai à fin novembre, c’est LE fameux restaurant collé contre une falaise qu’on a vu et revu dans les millions de listes des plus beaux endroits en monde à visiter. Rendu très (trop) célèbre par la une du National Geographic en 2015, ce restaurant d’altitude a été cédé par ses anciens gérants (lassés par le flux des touristes) à l’agence événementielle Pfefferbeere, également active à Saint-Gall. On s’attendait à un attrape-touristes aux plats insipides, et pourtant: c’est canon, notamment pour le petit-déj et les desserts.
Vu les niveaux de fréquentations et l’accès très facile via le téléphérique d’Ebenalp, on s’attendait honnêtement à un gros attrape-touristes, mais pas du tout.
On conseille d’y arriver à pied depuis en bas pour mériter son verre en terrasse entouré des sympathiques poulettes du coin et de dormir sur place en réservant bien en avance: il y a de tête 2 chambres et 2 petits dortoirs très confortables et tout neufs.
En arrivant depuis le sommet/le téléphérique, on passe par une partie « grotte » et la chapelle (Wildkirchli) avant d’enfin apercevoir le célèbre établissement en contre-bas.
C’est quasi tout le temps plein, dehors comme dedans, mais le service reste souriant en tous temps. Des concerts et événements sont organisés de temps en temps, ce qui doit être particulièrement charmant à la lueur des bougies.
Au menu? Des options allant du petit-déj à l’apéro à base d’ingrédients locaux, à prix corrects pour l’endroit. On remarquera le logo bien vintage des saucisses appenzelloises au passage 🙂
Pour un (gros) petit-déj et un repas du soir, on y a donc goûté:
- le fameux et excellent « Aescher Zmorgä », LA formule obligatoire pour le petit-déj (25 CHF par personne boisson chaude comprise, inclue dans le prix de la nuitée si l’on dort sur place, ce qui rend tout de suite le tarif de sa place en dortoir plus attractive). Il s’agit d’une généreuse planchette avec des produits AOP-IGP du canton d’Appenzell ainsi qu’une quiche au saumon maison (Käsefladen) à s’en relever la nuit tellement elle est crémeuse (gros coup de coeur…). Fromage Appenzeller, beurre d’Appenzell, confiture, pain au fruit, pain complet, yoghourt au granola et compote de fruits, lard, Appenzeller Pantli IGP (une saucisse sèche), du jambon cru et un tartare de saucisse à tartiner: de quoi rendre l’estomac très heureux au réveil. Comme il est difficile de tout finir, on peut sans problème demander aux serveurs d’emballer les restes pour son sac à dos. Et pour les randonneurs lèves-tôt qui prévoiraient d’arriver à l’Aescher le matin (avant 11h, heure de fin de cette formule), on imagine que cela doit également être une sacrée carotte pendant la grimpette.
- un Aescher-Becki, un des plats apparemment « classiques » de l’endroit depuis sa reprise: du ragout de boeuf de pâturage aux épices, servi avec des pommes de terre (28.5 CHF). Le boeuf était fort en goût mais bien réussi, pour un plat costaud et roboratif.
- des Short Ribs confits servis avec de la « Buttermilch-Bramata » (de la polenta au babeurre), un pesto de fenouil et des tomates cerises flambées (39 CHF). Pas mal, assez roboratif, un peu cher pour des ribs cependant.
- et le point culminant du repas: les desserts, à la fois surprenants et gourmands. La crème de moût de pommes au blé (Weizengras), poires acides (9.5 CHF) était à la fois légère et goûtue, tip top.
- la sublime glace maison au Biberfladen (un pain d’épices de la région) aux pruneaux, crème montée et crumble au thym (13 CHF), un assemblage de saveurs assez addictif. Glace à s’en relever la nuit, très parfumée, juste parfaite.
A noter qu’une petite partie « boutique » à gauche du restaurant permet de repartir avec des souvenirs très sympas (qui se mangent ou pas d’ailleurs).
Pour ceux qui se motiveraient à faire la rando Aescher > Säntis (le plus haut sommet des Alpes Appenzelloises, à 2502m), mentionnons que c’est assez raide et carrément affreux voire interminable si on a le vertige (et la possible vue de bouquetins ne compensera rien), car une grande partie du parcours est doté de chaines auxquelles s’accrocher vu l’étroitesse du chemin. Compter une bonne heure de plus que ce qui est indiqué sur les panneaux…et partir de préférence un jour de beau temps pour éviter d’avoir la haine en arrivant dans le brouilard au sommet, avec une vue sur rien. A bon entendeur 😉
Est-ce qu’on y retournera? Carrément, pour reprendre de cette sublime quiche au fromage et revoir cette vue de fou.
Appréciation subjective: 17/20
Berggasthaus Aescher
9057 Weissbad (Appenzell)
Suisse
+41 71 799 11 42
https://aescher.ch/en/
Instagram: @aescher_official
Facebook: @aescher.pfefferbeere
Miam: vendredi 10 septembre 2021 – env. 60 CHF / 58 € par personne le soir
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