Posé au sud de Grandvaux, cet élégant et délicieux restaurant possède une véranda et une terrasse avec une magnifique vue sur le lac, le vignoble de Lavaux et les montagnes. Dans les assiettes? Une belle cuisine locavore, voyageuse et créative, dotée de 15 points au GaultMillau et du label Fait Maison, avec notamment des cuissons parfaites et des desserts stylés.
L’enseigne habite une ancienne église du XIIIe siècle (d’où le beau clocher) et dispose de plusieurs espaces, dont une grande véranda et une table d’hôtes pour maximum 8 personnes située dans la cuisine zieutable depuis la salle.
Depuis 2015, Yohann Gsponer et son équipe officient derrière les fourneaux tandis que son pétillant binôme d’épouse Céline s’active en coulisses. Chaque 6 semaines, le chef change et illustre sa carte avec des croquis d’intention des assiettes composant le menu dégustation, sympathique distraction visuelle lorsque l’on parcourt les intitulés des plats.
Pour les plus curieux, mentionnons cette chouette vidéo sur le chef faite par Montreux Riviera Tourisme, durant laquelle il visite certains de ses fournisseurs.
À la carte? Un menu découverte à prix très corrects compte tenu du niveau des assiettes avec des choix entre 3, 4 et 6 actes (70/89/129 CHF) qui changent chaque 6 semaines, ainsi que des plats plus « classiques » servis les midis y compris le samedi (14-32 CHF, avec notamment une salade, un burger, une entrecôte-béarnaise-frites maison, du tartare de truite et un moelleux au chocolat), et enfin une carte réinterprétant des spécialités d’un pays qui change elle chaque mois (12-27 CHF). La Hongrie était par exemple à l’honneur en février 2025, ce qui a été l’occasion de goûter la réinterprétation du chef du langós (petit pain salé frit garni de crème), plat que l’on trouve rarement dans le coin.
Et à bon entendeur pour les minis-Comparses: des « vrais plats » sont proposés (10-15 CHF, ou d’autres plats du menu à demi-prix), et non pas de sempiternels nuggets-frites.
Quant à la carte des vins, elle comporte uniquement des flacons du Lavaux. L’adresse est d’ailleurs dotée du label Vaud Oenotourisme.
Enfin, le restaurant collabore régulièrement avec des artistes et artisans de la région qui exposent en ses murs ou fournissent des éléments de vaisselle, chouette touche locale.
Un midi de février 2025, on a eu le plaisir d’y être invité pour déguster le menu Découverte en 4 actes du moment (89 CHF), ce qui a donné:
- en amuse-bouche, un délicieux velouté de pois cassés et romanesco
- la terrine de jaret de veau, tomates séchées, ravigote épaisse et taillé aux greubons. Le taillé aux greubons le plus élégant qu’il nous ait été donné de goûter à ce jour, clairement!
- le pavé d’omble poché et vierge de grenade et oeufs de harengs, espuma de champagne, purée et tranche de patate douce des jardins du Closy de Puidoux. Cuisson parfaite et touches d’acidité qui contrebalançaient bien la douceur de la patate douce.
- du sorbet de pamplemousse arrosé au Bouchello, un limoncello de Lutry, bien rafraichissant
- le délicieux salmi de pigeon, sauce au Corçalignac (cousin du cognac) du domaine voisin Hug de Grandvaux, chou rouge croquant, pétales de chou de Bruxelles, dodu blini, excellente crème de foie de volaille et pop-corn. Cuisson à nouveau juste parfaite et sauce goûtue, tip top.
- le coussin au sésame noir et insert au yuzu, sorbet et fine tuile de sésame noir perles de yuzu, élégant et aux textures maitrisées
- et en mignardises, des petites sphère de ganache enrobant une noisette
Est-ce qu’on y retournera? Volontiers pour découvrir d’autres plats vu que la carte change régulièrement, pourquoi pas en terrasse la prochaine fois, ou à la table d’hôtes en cuisine qui a l’air fort hautement sympathique.
Appréciation subjective: 16/20
2025: 15/20 (3 toques) au GaultMillau
PS n°1: pour les curieux, voici à quoi ressemblait le beau lángos hongrois, garni ici de mandarine confite, sorbet mandarine et crème double à l’ail
PS n°2: et pour les souvenirs, voici des plats dégustés en mai 2019:
- le pain tradition de la boulangerie Martin de Cully et son bol d’huile d’olive grecque fournie par la Famille Katrantzis de Grandvaux
- en amuse-bouche, une crème de homard (ou était-ce de l’écrevisse ou de la langoustine? On a oublié) au siphon, juste ex-cel-len-te
- un original papet de lotte piqué d’un saucisson vaudois de la boucherie Nardi de Cully, sauce moutarde à l’estragon (42 CHF), pas mal, plutôt riche
- le gâteau de pâte à lasagne roulé aux champignons de saison, émulsion fondue de l’affineur M. Duttweiler de Thierrens et morilles (24 CHF)
- la truite de la pisciculture Guibert de Chamby et homard en Aïoli d’ours, carottes en déclin (42 CHF), très plaisante
- le filet d’agneau en croûte mentholée des Jardins d’Oron-La-Ville, sauce paloise et dauphin’épinards (45 CHF), joliment cuit et avec délicieux accompagnements
- un jarret de veau comme un osso-buco, citron confit et polenta de moëlle pistachée, huile de pistache du moulin de Sévery (48 CHF), un très bel assemblage de saveurs
- l’After-Eight (18 CHF), aussi bon que beau, tout en verticalité et fraîcheur
- une « rhubarbe à l’honneur, nougat glacé pour faire glisser ! » avec du miel du pêcheur Alain Schmid de Saint-Sulpice, qui a visiblement aussi quelques ruches (18 CHF). Mélange de textures (glace, sorbet, purée, chips de rhubarbe, etc.), fruit non-acide bien présent et gelée en forme de rayon de miel.
- le Paris-Grandvaux, comme un Paris-Brest, praliné à la raisinée du domaine Croix-Duplex de la famille Vogel (18 CHF), clairement notre coup de coeur: un très beau clin d’oeil au Grandvaux viticole, à base d’excellente pâte à chou et crème praliné goûtue. On a adoré, bravo au pâtissier!
- Des cannes à pêche avec poissons chocolatés, ludiques, beaux et très bons, parfaits pour finir le repas
Tout un Monde
7, place du village
1091 Grandvaux
Suisse
+41 21 799 14 14
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Dernier miam: mardi 25 février 2025 – 12h30 – env. 110 CHF par personne avec un menu dégustation 4 plats
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