Délicieux libanais: au premier étage de l’Hôtel Longemalle, cet élégant restaurant propose une cuisine respectueuse des saveurs traditionnelles (dixit un Comparse libanais) tout en apportant sa belle touche créative dans certains plats. Les mezze sont aussi beaux que savoureux (coup de coeur absolu pour les batenjen, soit des aubergines ultra-fondantes dans du yaourt) et les desserts à la fois maitrisés et multi-texturés comme on adore. En bonus? La terrasse sur le « balcon » qui donne sur la jolie place, d’où on peut zieuter le lac et respirer un petit air de vacances.
Datant de 1905 et rénové des pieds à la tête entre 2017 et 2019, le boutique-hôtel a rouvert avec un style contemporain faisant la part belle à une sélection à la fois éclectique et harmonieuse d’oeuvres d’art peuplant les différents murs de l’établissement avec goût.
Le restaurant fait également office de salle de petit-déjeuner de l’hôtel, avec une déco contemporaine agrémenté d’anciennes photos et cartes de Genève sur le mur principal. Les meilleures tables à notre avis? Celles en terrasse, pardi! à la fois en plein coeur de Genève et détachées de l’agitation des Rues-Basses.
La carte, très variée, a été imaginée par le chef Hussein Hadid de Beyrouth et est orchestrée par le chef Charles-Benoît Mollard qui était à La Cigogne auparavant (les 2 hôtels étant voisins et appartenant à la même famille). On est rarement adepte des restaurants d’hôtels de luxe, mais ici la potentielle ambiance un peu aseptisée typique de ces lieux ne se faisait pas trop sentir. La clientèle reste plutôt chic cependant, avec un doux mélange de locaux et des touristes étrangers qui sont de sortie.
Pour donner une idée des quantités, lors de notre premier repas on y avait partagé 5 mezze et 2 desserts à 2, ce qui était largement suffisant (à moins de vouloir rouler en sortant).
Un soir d’août 2020 puis d’octobre 2023 (le temps file!), on y a goûté:
- (2023) une salade fattoush à base de tomates cerises, concombre, radis, persil, menthe et pain libanais grillé (18 CHF), très fraiche et plaisante, avec de bons morceaux de pain frits croustillant (on avoue, c’est notre partie référée de cette salade, forcément)
- (2023) le hummus classique, bien crémeux (18 CHF)
- (2020) le hummus signature, garni de pickles de navets marinés et concombre, de pignons de pin et d’huile d’olive extra vierge (21 CHF). Pas mal, avec le mérite d’être original, et contenant probablement de la betterave au vu de sa couleur.
- (2023) d’excellentes batenjen, soit des aubergines dorées servies dans un yaourt crémeux garni de pain libanais croustillant et de pignons de pin (29 CHF), ultra-fondantes et goûtues.
- (2020) des kibbeh sajjiyeh traditionnels d’agneau farci d’oignons, de noix et d’épices (28 CHF le trio), pas mal, pas très croustillants au niveau de l’extérieur si jamais
- (2020) des batata hart bi kibara, soit des pommes de terre croustillantes aux épices libanaises (23 CHF), frites, avec une sauce plutôt épicée (sans être heureusement trop piquante toutefois)
- (2023) mezze chaud Balila Signature (21 CHF), une cassolette de pois chiches cuits au cumin, piments, ail, échalote et bouquet garni
- le très bon assortiment de grillades (mashawi mouchakali, 51 CHF à la carte, ici faisant partie d’un menu), servi avec une sauce à l’ail, du riz et des pommes de terre. Il avait là du taouk (filet poulet mariné), des kafta (brochette de viande de boeuf et d’agneau au mélange d’épices libanaises et persil) et du lahm mashweh (filet de boeuf mariné et grillé)
- l’excellent cabillaud, à la cuisson parfaite
- (2023) le délicieux assortiment de pâtisseries libanaises et fruits frais, composé de quartiers de pamplemousse et d’orange, d’une crème sauf erreur citronnée en dessous, de délicates baklava et de tarte « karabije » à la pistache, garnie de Natef et de cheveux d’anges
- (2020) un meghle, une sorte de « pudding » libanais au carvi (une variété de cumin) et à la cannelle saupoudré de noix de coco (17 CHF), surprenant, très doux et rafraichissant en bouche car de la consistance d’une gelée fluide.
- (2020) une tarte « karabije » à la pistache, garnie de Natef et de cheveux d’anges (22 CHF), très bonne (et roborative par essence de par ses composants). On a particulièrement été conquis par les cheveux d’anges, une déclinaison de sucre turc tiré dont la consistance à la fois gourmande et légère nous a rappelé le nougat. Quant au « natef » (la crème très sucrée sous la tarte, qui se rapprochait d’une guimauve fluide) le serveur nous a expliqué qu’il s’agissait d’une préparation à base de racine de saponaire, une fleur.
Pour ceux qui raffolent des pâtisseries libanaises, on notera que celles servies ici et bon nombre d’ingrédients proviennent directement de Beyrouth.
Est-ce qu’on y retournera? Très volontiers pour goûter à d’autres plats tant il y a de choix…
Appréciation subjective: 18/20
PS: pour plus de lecture sur le lieu, mentionnons les articles du Temps et du GaultMillau
Balila
Hôtel Longemalle
13, place de Longemalle
1204 Genève
Suisse
+41 22 818 62 60
www.longemallecollection.com/fr/le-longemalle/le-longemalle-restaurant.html
Instagram: @balila_geneve
Facebook: –
Dernier miam: mercredi 11 octobre 2023 – 19h30 – env. 85 CHF par personne
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