Au rez de la Fondation Louis Vuitton et nommé en clin d’œil à l’architecte Frank Gehry qui a imaginé le bâtiment ainsi que l’œuvre « Fish lamp » (2014) qui occupe l’espace, c’est le restaurant non-étoilé du chef étoilé Jean-Louis Nomicos (derrière les fourneaux du Nomicos, 1 étoile Michelin dans le 16e pas très loin), pratique pour se sustenter avant ou après une exposition. Le service est parfois inégal et pourrait être mieux rodé tandis que les cuisiniers sont eux au taquet.
Pas de réservations possibles le midi, seulement le soir en fin de semaine : on fait tranquillement la queue et on attend. Le dimanche de l’arrivée du Tour de France 2023, alors que le musée était assez plein, on n’a attendu qu’une petite minute en acceptant de manger au bar pour ne pas attendre qu’une table se libère. Cela avait l’air de tourner à un bon rythme.
Si on a bien suivi, le chef d’origine marseillaise a travaillé dans de grandes maisons comme chez Alain Ducasse, à la Grande Cascade ou Lasserre (récompensé en son temps par 2 étoiles Michelin) avant de gérer le Nomicos en même temps que le Frank.
La carte comporte des plats français revisités et des compositions plus internationales d’inspirations méditerranéennes, un peu convenues.
De 10h à 12h, c’est le petit-déjeuner qui est possible uniquement sur privatisation. Puis de 12h à 16h le menu du déjeuner prend le relais (pas de café possible, officiellement c’est uniquement pour manger) avant qu’à 16h ce soit au tour de la carte de l’après-midi des options salées (19-24€, comprenant notamment un croque au comté-truffe d’été) et sucrées (8-14€). A 18h et sur réservation, une formule champagne-canapés salés et sucrés est proposée tandis que les vendredis et samedis soir l’on peut y dîner, sur réservation préalable uniquement. L’endroit était excentré et les assiettes pas spécialement marquantes, personnellement on n’y bougerait pas uniquement pour dîner si l’on n’est pas d’abord venu pour visiter l’exposition en cours.
Il est malheureusement à noter que certains clients se croyant tout permis adoptent face à l’équipe de salle probablement la même attitude qu’ils ont quand ils rentrent dans une boutique de luxe : qu’importe qu’on leur dise qu’entre 12h et 16h seuls les clients venus déjeuner peuvent s’attabler, ils passeront outre pour s’asseoir au bar réclamer un café parce que « you know it is 2PM and I feel very tired so I would like a coffee now, just a coffee and after I’ll leave ». Insupportable, mais la crainte d’un mauvais commentaire sur Internet semble quasi toujours l’emporter face à une volonté d’équité de traitement entre tous les clients (surtout en plein coup de feu). On plaint les serveurs…
Bref.
Le midi, pour les faims les plus rapides on peut choisir entre 2 « compositions » qui consistent en des planches en bois avec plusieurs assiettes : la végétarienne « Jardin » (28€, incluant en plus des plats salés une eau minérale, un café et le dessert du jour) ou la piscivore « Cascade », bien moins intéressante car sans dessert-eau-café inclus (39€, juste avec des plats salés). A la carte, on y trouve 6 entrées (19-34€), 7 plats (29-48€, allant du saumon grillé au filet de bœuf au poivre-frites en passant par des penne à la truffe d’été et noire du Périgord et parmesan ou à du quinoa vegan aux légumes) et des desserts (13-14€).
Un midi donc, après l’intéressante (et impressionnante par son volume) exposition Basquiat x Warhol à quatre mains, on y a pris :
- une composition « Jardin » (28€), composée d’un velouté de tomates servi froid, scamorza fumée et basilic citrus (sorte de délicieux gazpacho), d’un œuf parfait posé sur une ratatouille provençale, émulsion d’oignon doux presque crémée, et des tomates cerises jouant avec des billes de mozza ultra-fondantes et un pistou de basilic. Une panna cotta faisait office de dessert.
- et l’autre composition, « Cascade », avec un trio de crevettes en tempura crousti-moelleux avec une sauce au yuzu, un bon bouillon de poissons safrané, un ceviche simplifié manquant de peps par rapport à la version péruvienne (manquant de citron, d’oignons, de patate douce et de maïs) et une salade d’algues wakamé et pousses de soja au wasabi (dispensable, avec majoritairement des pousses de mungo marinées et assez peu d’algues).
Autant on recommanderait le « Jardin » pour son rapport qualité-prix intéressant de plat du jour, autant si c’était à refaire – et avec plus de temps – on aurait plutôt remplacé la « Cascade » par un plat à la carte.
Est-ce qu’on y retournera ? Pourquoi pas si on repasse dans ce musée.
Appréciation subjective : 13/20
Le Frank – Fondation Louis Vuitton
8, avenue du Mahatma Gandhi
75116 Paris
France
+33 1 58 44 25 70
www.restaurantlefrank.fr
Instagram: @restaurantlefrank
Facebook: @leFrank.jeanlouisnomicos
Miam: dimanche 23 juillet 2023 – 13h30 – env. 35 € par personne pour une faim rapide
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